Sous l’impulsion de plusieurs enseignants, le projet de concevoir un vélo propre à l’ETVJ est apparu. Mais pourquoi un vélo ?
Le vélo comporte de multiples facettes. Il est un moyen de transport respectueux de l’environnement, bon pour la santé, rapide et silencieux. En faisant du vélo, vous protégez votre santé, vous gagnez du temps en ville et préservez la qualité de l’air.
Le vélo est également composé d’une multitude de technologies, que ce soit matériaux, microtechniques et électriques qui s’inscrivent parfaitement dans nos plans de formation. Rien de mieux comme objet pour démarrer un projet qui durera dans le temps car il existe énormément d’opportunités d’améliorations, de possibilités de conception et de différents types de vélo, même en 2023.
Mais laissons la parole aux élèves qui sont en train de donner vie à ce premier exemplaire d’un vélo « made in ETVJ ».
Pouvez-vous vous présenter et décrire votre rôle dans ce projet ?
« Hugo, je suis en 3ème année CFC de dessinateur en conception microtechnique. Je suis donc en formation dans le bureau technique de l’ETVJ. J’ai réalisé la conception des pédales et des moyeux des roues. »
« Quentin, je suis en 3ème année CFC de dessinateur en conception microtechnique. J’ai réalisé la conception du cadre, du pédalier et de la fourche avant. »
« Léo, je suis en 3ème année CFC de dessinateur en conception microtechnique. J’ai réalisé la conception du tendeur de courroie et de toute la transmission. »
« Marti, je suis en 3ème année CFC de dessinateur en conception microtechnique. J’ai réalisé la conception du système de freinage (étriers, leviers) et de la selle. »
« Gabriel, je suis en 4ème année CFC de micromécanicien. Je suis en formation dans l’atelier moderne annexé au bureau technique. J’ai usiné la selle vélo en aluminium. »
« Georges, je suis en 4ème année CFC de micromécanicien. J’ai créé des programmes d’usinages complexes 5 axes à partir des pièces en 3D sur ordinateur. »
Comment avez-vous accueilli la proposition de votre enseignant pour démarrer ce projet ?
Les dessinateurs :
« Étant donné que nous pratiquons tous du vélo durant notre temps libre, le projet nous a directement emballé et nous nous sommes rapidement investis. Nous avions une grande liberté d’action sur le design et la conception des pièces, ce qui rendait le projet captivant. »
Les micromécaniciens :
« Les dessinateurs sont arrivés avec des pièces qui sortent de ce qu’on a l’habitude de faire. La complexité des pièces nous a donné de nouveaux challenges. C’était très stimulant. »
Comment vous êtes-vous organisés ?
Les dessinateurs :
« Nous avons travaillé directement en équipe, sans nommer de chef. Nous avons découpé le projet en plusieurs sous-ensembles que nous nous sommes distribués selon la motivation et les connaissances de chacun. Régulièrement nous avons mis notre travail en commun afin d’avoir les avis de chacun. Avant de donner les pièces à réaliser en aluminium par les micromécaniciens, nous avons chaque fois imprimé en plastique un prototype en 3D »
Les micromécaniciens :
« Nous devions d’abord étudier les plans 2D et les volumes 3D afin de réfléchir à la manière de fabriquer ces pièces. Nous avons fait passablement d’aller-retour entre le bureau technique et l’atelier afin d’apporter les modifications nécessaires aux plans pour que cela soit réalisable (par exemple, la matière brute disponible). »
Comment a évolué le projet ? Quelles ont été les décisions prises durant la partie conception ?
Les dessinateurs :
« A la base, il était prévu de réaliser uniquement quelques pièces d’un vélo de type route. Comme le projet avançait bien, nous nous sommes dit, avec l’accord de notre enseignant, pourquoi pas aller jusqu’au bout et donc de réaliser un vélo complet.
Arrivé au moment où il a fallu concevoir la fourche avant, nous nous sommes rendus compte qu’il était plus facile de réaliser une fourche d’une grandeur adaptée à un VTT. Et comme c’est ce type de vélo que nous pratiquons dans notre temps libre et où nous avons le plus de connaissances, nous avons finalement réaliser un VTT plutôt qu’un vélo de route. »
Qu’en est-il de la fabrication ? Ces pièces développées au BT (bureau technique) vous font-elles plaisir ? Expliquez-nous les nouveaux challenges ?
Les micromécaniciens :
Oui, ces pièces nous ont contraint à sortir de notre zone de confort. La taille des pièces et leur complexité, nous ont demandé d’explorer l’usinage en 5 axes avec de nouveaux outils de coupe et d’étudier le serrage des pièces. Nous avons dû aussi progresser en programmation afin de pouvoir donner vie à ces pièces dessinées sur ordinateurs par les dessinateurs. »
La conception de la première version du vélo ETVJ étant terminée, quelles sont vos attentes pour la suite ?
Les dessinateurs :
« Nous voulons donner vie à ce vélo. Que toutes les pièces soient réalisées par nos copains micromécaniciens afin que nous puissions commencer à assembler le vélo tous ensemble. Et enfin, pouvoir monter dessus et donner quelques tours de pédales sur le parking de l’ETVJ. »
Les micromécaniciens :
« Nous avons divers projets en route à l’atelier. Dès que nous le pouvons, nous voulons terminer la réalisation des pièces. Nous savons que les dessinateurs attendent désormais sur nous. Nous nous réjouissons de pouvoir assembler le vélo en équipe. »
Quelles idées auriez-vous pour les futurs élèves qui reprendront le flambeau, tant comme dessinateur ou micromécanicien ?
Les dessinateurs :
« Il y a tellement de possibilité d’évolution sur un tel projet. Par exemple, ils pourront :
· Innover dans la conception (par exemple, les passages des gaines)
· Imaginer d’autres techniques de fabrication (impression métal)
· Évoluer ce vélo en VTT électrique 25km/h, avec toute la partie électrique à concevoir. »
Les micromécaniciens :
« Travailler et collaborer le plus possible avec le bureau technique. Ceci afin d’anticiper d’éventuels imprévus. »
Avec un peu de recul, qu’est-ce que ce projet vous a apporté ?
Gabriel : « J’ai bien progressé en programmation et en représentation spatiale (3D). »
Georges : « J’ai progressé techniquement et eu beaucoup de plaisir à travailler sur des pièces qui vont avoir une réelle utilité. »
Hugo : « J’ai appris à faire beaucoup de travail de recherche sur internet afin de comprendre les parties mécaniques du vélo.
Léo : « Cela m’a permis de booster ma créativité, améliorer ma logique mécanique et de travailler dans le design.
Quentin : « Ce projet m’a permis de trouver et connaître de nouvelles fonctionnalités sur le logiciel 3D Inventor »
Marti : « Je me suis considérablement amélioré en conception 3D ».
Les dessinateurs :
« Ce projet nous a permis d'apprendre à travailler en équipe, savoir écouter les autres et oser donner son avis. Nous avons également appris à accepter de remettre en question notre première conception, donc être ouvert à modifier et remodifier nos dessins afin de simplifier et optimiser la conception. Ce n’est pas toujours facile mais nous sommes toujours 1000x plus content de la version finale que de la version initiale. »
Avez-vous une anecdote ou un commentaire personnel à partager ?
Quentin : « Lorsque j’ai créé une jolie manivelle pour le vélo et que je vais la présenter à l’enseignant responsable des micromécaniciens. Il me renvoie au bureau technique afin que je complexifie et améliore le design de cette pièce. Alors qu’en général, c’est l’inverse. L’atelier préfère les choses simples. »
Merci d’avoir répondu à ces questions.
Nous nous réjouissons du passage de témoin avec les futurs apprentis, de pouvoir faire grandir ce projet et de découvrir les aboutissements, encore inconnus, qu’un tel projet va amener.
Merci aux élèves dessinateurs et micromécaniciens pour leur motivation et leur implication.
La direction
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